Ayant eu une honorable carrière commerciale l’A310 après plus de 13 ans de règne devait laisser sa place à une nouvelle Alpine. Sans trop s’écarter des techniques de construction chères à la firme dieppoise, la GTA est une voiture totalement nouvelle. Elle traduit toujours la volonté de la part de Renault de s’attaquer à Porsche.

Montée en gamme

Il s’agit donc de réaliser une GT plus grande plus confortable, plus performante, bref, en un mot plus en rapport avec ses prétentions. Les voies avant et arrière gagnent quelques centimètres, l’intérieur devient plus spacieux, le confort est naturellement en hausse, surtout aux places arrière. Bien que controversée sur certains points, on reconnaît à la GTA sa position de conduite semi-allongée parfaite et une très bonne ergonomie du poste de conduite. Au niveau de la ligne extérieure, reconnaissons que les stylistes de chez Renault ont réalisé un travail admirable mêlant agressivité et fluidité. Cela se traduit par un Cx de 0,28 qui est encore aujourd’hui un record pour une voiture de série, notez qu’à l’époque, une 911 affichait plutôt 0,4. Par contre l’intérieur est loin de rallier tous les suffrages, au delà de la forme du tableau de bord, c’est le choix des matériaux que l’on reproche à Alpine, il est vrai que le PVC gris et brillant manque de classe et les manomètres à indications rouges bien que facilement lisibles ne sont pas du plus bon goût. Pour motoriser l’Alpine, on retrouve le "vieux" V6 PRV à admission atmosphérique pour la V6 GT et une nouveauté, le V6 turbo à manetons décalés. Equipée de cette dernière motorisation, l’Alpine devient une sérieuse alternative à la 911 surtout que pour un prix presque moitié moindre, on a des performances supérieures et un meilleur confort.

A bord

On a bien affaire à une voiture de sport, le pavillon est tout juste situé à 1,15 mètres du sol. Une fois à l’intérieur on est surpris par l’espace et surtout par la visibilité, on est loi des minuscules Berlinettes ou des A310 aveugles de l’arrière, on respire bien. Les sièges offrent un très bon maintient, le petit volant gainé de cuir se prend très facilement en mains. Moment fatidique, celui du démarrage de la bête, je tourne la clé de contact et attends mais rien, on perçoit tout juste quelques très légères vibrations mais pas de grondement furieux. Pourtant cette voiture en a sous la lunette arrière, 160 ch. pour la GT et 200 ch. pour la Turbo pour environ 1,2 tonnes c’est pas mal du tout. J’enclenche la marche avant avec le minuscule levier de vitesses, encore une perfection, ce dernier tombe naturellement sous la main et son maniement est d’une grande précision. A son volant on a affaire à une voiture vive, tenant remarquablement bien la route, le moteur est toujours diponible. Cependant, passé les 200 Km/h mieux vaut passer au pilotage et oublier le calme de l’habitacle. La conduite à haute vitesse est il est vrai peu reposante. Côté équipement la GTA est bien servie avec vitres électriques, ordinateur de bord, réglage électrique des rétroviseurs, etc. et en option, sellerie cuir, climatisation, ABS, chaîne Hi-Fi 6 haut parleurs, etc.

Calme et nervosité

Comme dit plus haut, la GTA dispose de deux motorisations, la turbo malgré des débuts timides fut vite préférée à l’atmosphérique pour son surcroît de puissance et sa consommation inférieure. Au niveau des différences, la GT donc atmosphérique est identique à la turbo hormis les jantes qui sont pleines et l’inscription V6 GT sur les custodes. Cependant, on peut trouver des V6 GT équipées de jantes turbo celles-ci étant en option au catalogue. Au niveau du comportement si on peut dire que la GT est plus docile et la turbo plus sportive, ces deux autos n’en demeurent pas moins très proches, la preuve la première atteint 235 Km/h et la seconde 250.

La "Mille Miles"

En 1989, pour relancer les ventes et l’intérêt pour la marque, Alpine commercialise une série spéciale appelée "Mille Miles" limitée à 100 exemplaires. Ce modèle est important car il marque le retour au logo Alpine sur toute la gamme. La "Mille Miles" se différencie de la série par une sellerie gris cendre, un habillage complet de la planche de bord avec un cuir noir, une teinte de peinture rouge spécifique et un stripping "Mille Miles" sur la partie gauche du capot. Côté mécanique, c’est le V6 turbo de 200 ch. qui équipe l’auto, on installe en outre des suspensions réglables.

Des progrès

Au demeurant, cette Alpine est en net progrès par rapport à l’A310. La finition est meilleure, la qualité de fabrication bien améliorée. De plus la mécanique montre une très bonne fiabilité, cette voiture était et est encore utilisable quotidiennement même si maintenant, mieux vaut la préserver et lui assurer de longues années d’existence en toute quiétude. Cependant, comme pour rappeler que c'est une Renault, il n'est pas rare de voir les contacteurs de lève-vitres battre de l'aile ou l'ordinateur de bord ne plus calculer, c'est agaçant pour une voiture de ce niveau.

Evolutions

Peu de changements sont à noter sur la GTA. En voici quelques uns.
-Millésime 1987 : Apparition du pot catalytique en option (en série pour l'exportation).
-Millésime 1988 : Nouvelle option : l'ABS.
-Millésime 1989 : Présentation de la série limitée "Mille Miles".
-Millésime 1990 : Disparition de la version atmosphérique (V6 GT).

La "cote"

Produite de 1985 à 1990, la GTA se monnaye aujourd’hui entre 40 000 et 130 000 Fr. en fonction de l’état. Bon nombre de ces voitures sont passées à la "sauce tuning" aussi, un modèle strictement d’origine sera plus rare et donc plus cher.

Modèles de compétition

GTA Europa Cup
GTA Evolution

Merci à Hervé Jury pour la mise à disposition de son Alpine.

Cliquez sur les images pour les agrandir.

Le design de la GTA est très réussi, le Cx est de 0,28.

La GTA dispose de deux motorisations, ici le V6 atmosphérique de 160 Ch.

L'intérieur a gagné en espace et en confort.

Le tableau de bord regroupe toutes les indications et fonctions.

Passation de pouvoirs, la GTA remplace l'A310.

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES GTA